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L'histoire nous a appris que les vrais leaders sortent de leur silence au moment des crises, se manifestent à temps pour porter le flambeau et avancer avec courage. A observer sa composante démographique, notre pays est jeune, mais vieux et fort vu son histoire et l'expérience qu'il a accumulée dans la gestion des situations difficiles. Un peuple qui sait faire la différence entre les temps de gras et les années de vaches maigres ne peut être vaincu par une transition momentanée, le temps d'ajuster la chaîne sur le plateau pour que l'engrenage tourne sans frictions et sans gaspillage d'énergie. En effet, La jeunesse est une composante merveilleuse dans une société qui voit plus loin de son nez. Les valeurs, même mises pour un bout de temps sous anxiolytiques, peuvent reprendre forme et garantir un minimum de cohésion sociale et de lumière pour tracer le chemin vers un demain radieux ; un demain qui émerveille, non pas par la quantité de ressources consommées, mais par la qualité de vie produite. Alors, comment notre jeunesse peut jouer le rôle de meneur dans un environnement où les ressources sont encore entre les mains d'une seule génération? Sommes-nous devant une situation propice à la création de nouvelles ressources et d'idées qui peuvent accompagner la transition et faire des temps de crises des tremplins vers des horizons pleins de lumière?
Nous voilà confinés, vivant une quarantaine entre les murs d'un chez soi, peut importe ses proportions, sa forme et sa couleur!! Pourtant, nos jeunes ont fait du monde virtuel leur espace de voyage et de contact pour sortir de la coquille. Eux, qui naviguaient en solitaire dans ce monde parsemé d'écueils et de requins, ne sont plus les seuls à lever les voiles dans cette mer houleuse ; nous voilà, nous les parents, contraints à prendre le large, confinement oblige, et partir à la recherche d'autres outils pour affronter un demain aux défis changeants!!
Première leçon pour les deux générations qui voyaient la distance se creuser entre elles sans comprendre: le monde virtuel ne peut en aucun cas se substituer au monde réel qui constitue le véritable métier où la vie se tisse en silence. Par contre, l'internet est incontournable pour jeter des ponts entre les uns et les autres et faire ressurgir les vrais valeurs tel un phoenix de ses cendres.
Deuxième leçon pour nous tous dans ce Maroc qui cherche sa place dans un monde criblé de contradictions jusqu'à la moelle: les valeurs universelles sont les vrais refuges et la véritable richesse de l'Homme. Notre raison d'être est de faire en sorte que les conflits qui naissent, du fait que nous appartenons à deux générations différentes, soient un moteur de développement social et économique, une source d'inspiration et un défi pour apprendre à affronter le soi avec logique et regarder l'autre avec admiration.
On ne peut citer toutes les autres leçons ; mais, tout laisse prévoir une étincelle allumant un feu pour une refonte du tissu social.
Etre dans un creuset, suppose une situation inconfortable!! Mais, le feu sépare les métaux et laisse rebondir les plus nobles. Cette situation de crise va permettre un tri où les plus jeunes vont sortir vainqueurs!! Ils porteront sûrement le flambeau et ouvriront des portes, jusqu'à présent invisibles, pourvu qu'on leur offre l'éducation nécessaire.
Aujourd'hui, l'éducation est notre seule arme de survie; mais, elle est aussi l'outil pour regarder demain sans douleur. Notre jeunesse aura sûrement sa place dans un monde aux facettes tremblantes!!
Cependant, qu'allons-nous enseigner à ces jeunes pour être des leaders dès aujourd'hui? Ce sont tout simplement les valeurs et les compétences universelles, et surtout l'amour de la vie!! Ceux qui connaissent bien le monde diront que c'est facile à dire, que c'était toujours difficile de construire l'Homme capable d'aimer les défis. Néanmoins, nous avons les graines encore cultivables pour produire un Homme utile à autrui. Il reste encore en dormance des germes, chez cette nouvelle génération au Maroc, qui pourraient surprendre. Il suffit d'y croire et de mettre le paquet pour réussir.
Parmi les proverbes latins du XIX siècle, on trouve cette citation qui mérite d'être notre devise: "Dans l'éducation, le naturel est le sol, l'instituteur est le laboureur, les raisonnements et les bons avis sont les semences". Sauront-nous alors chercher ce naturel et l'aimer pour le travailler avec tout le soin possible et imaginable, allons-nous mettre le raisonnement à la base de la pyramide de la construction de l'Homme et, surtout, pourrons-nous avoir la représentation que l'instituteur n'est plus une personne, mais tout un système qui travaille à l'école et à distance pour que la semence germe à temps et donne les fruits escomptés?
La pandémie nous apprend aujourd'hui que éduquer est un verbe qui ce conjugue au pluriel. les règles du confinement devaient être respectées par tout le monde, comprises par l'ensemble de la population, le mot d'ordre devait être exécuté à temps pour éviter une catastrophe. Une réactivité adéquate et sans peine ne peut être possible que si la population a pu jouir à temps d'un minimum d'enseignement commun et d'un niveau élevé de confiance. Un enseignement de qualité est la seule bouée de sauvetage pour une société qui a envie de survivre aux catastrophes prochaines. En plus, Les jeunes sont l'élément qui a assez de courage pour prendre la vague du changement et surfer avec plaisir ; nous devons leur faire confiance et leur donner les moyens pour mener la société vers une côte paisible où les vents sont favorables.
Les espaces géographiques où la composante sociétale est majoritairement jeune sont plus favorisés pour faire face aux tremblements qui vont venir. le Covid19 nous a donné un avant goût aux situations imprévisibles, nul ne peut prédire quels autres séismes vont meubler les temps à venir. Par contre, comme dit Aldo Leopold, "ce dont la jeunesse a besoin, c'est qu'on lui dise qu'il y a un bateau en construction dans sa propre cale sèche mentale, et que ce bateau est destiné à prendre la mer", surtout quand cela tremble sur la terre ferme.
